mardi 31 mai 2011

Festival de théâtre, c'est parti !

L'atelier théâtre du collège proposé dans le cadre de l'accompagnement éducatif, et toujours animé par la talentueuse Noémie Trancoso, donnera 2 représentations mardi 31 mai et mardi 7 juin à 18h30.
On pourra voir également, "en attendant Godot" par Astyanax, mardi 31 mai à 20h30. Deux spectacles par l'Ecole des Trétaux, mardi 1er juin à 20h30 et 21h15. "Les fourberies de Scapin" par Andromède, mardi 7 juin à 20h30. "Les monologues du coeur" par Courant d'art mercredi 8 juin à 21h30.
Pour plus d'informations sur cette semaine de théâtre, rendez vous sur le site de l'association de Noémie : 

lundi 9 mai 2011

un petit article du Monde


Point de vue
La France aime-t-elle ses enfants ?
LEMONDE.FR | 04.05.11 | 09h00  •  Mis à jour le 04.05.11 | 10h19


Mardi 15 mars, le Parlement français a adopté définitivement la création du Défenseur des droits, une nouvelle entité qui cumule les compétences de quatre autorités administratives autrefois indépendantes, dont celle de Défenseur des enfants. Même le Constitutionnel n'y a rien trouvé à redire : le 29 mars, la nouvelle loi a été déclarée conforme à la Constitution. Ainsi s'achève la chronique de la mort annoncée de cette indispensable institution créée par la loi du 6 mars 2000.


Le feuilleton a débuté il y a plus d'un an et demi. Au début du mois de septembre 2009, Dominique Versini, l'actuelle Défenseur des enfants, découvrait "avec stupeur" que deux projets de loi, devant être présentés au Sénat, supprimaient l'institution dont elle avait la charge !
Assurant n'avoir été ni prévenue, ni consultée, elle avait parlé de "maltraitance institutionnelle". Des mots forts, certes, mais qui illustrent bien le sort qui est réservé à ceux qui, dans notre pays, s'occupent des enfants, une population qui représente pas moins de quinze millions de petites têtes de toutes les couleurs. Aujourd'hui, les 23 000 enfants, qui, depuis la création de la fonction de Défenseur des enfants, ont bénéficié de son aide pour démêler des situations souvent très douloureuses, doivent se sentir bien seuls.
Pour moi, qui travaille dans la presse jeunesse et qui suis l'actualité des enfants depuis plus de treize ans, ce triste épilogue n'a rien de surprenant. Pas un jour ne se passe sans que l'on soit témoin d'une attaque faite aux enfants. Je pense à cette matinale spéciale "Les jeunes et la violence" diffusée le 22 février 2010 sur France Inter et dénoncée à juste titre par l'Association nationale des conseils d'enfants et de jeunes (Anacej) qui proposait à la station d'organiser une matinale spéciale "Les jeunes et l'engagement solidaire".
Je pense également au mauvais classement de la France dans le dernier "Bilan Innocenti 9" en matière d'équité dans l'éducation. Je pense enfin aux aveux du journaliste François Busnel dans L'Express du 24 novembre 2010 : "Je n'ai jamais cru aux vertus de ce que le monde de l'édition appelle la 'littérature jeunesse'. Sans doute est-ce une tare mais ce 'secteur' m'est toujours apparu comme une production souvent mièvre et à soutenir des maisons en mal de chiffres d'affaires." Les lecteurs de livre jeunesse apprécieront !
Cette fois, c'est la majorité des parlementaires qui agit contre l'intérêt des enfants, renonçant ainsi à continuer le travail de ceux qui, au XIXe siècle, exigeaient un avenir meilleur pour les enfants, tel Victor Hugo ou Jules Ferry.
Plus grave : notre pays va à contre sens de ce qui se passe chez nos voisins européens. Alors que la plupart d'entre eux sont dotés de Défenseurs des enfants indépendants selon les critères du réseau Enoc (European Network of Ombudspersons for Children), la France choisit aujourd'hui de passer d'un Défenseur des enfants indépendant, visible et autonome à une institution dépendante du bon vouloir du Défenseur des droits. Mais qu'a-t-elle fait, Dominique Versini, pour être punie de la sorte ? Au cours des dernières années, elle s'est s'alarmée de la consommation d'alcool chez les mineurs, de la prolifération des fichiers enregistrant les moins de 18 ans ; elle a dénoncé la pauvreté qui rongent deux millions de petits Français, le recours trop systématique à la garde à vue pour les plus jeunes et le traitement des mineurs isolés étrangers dans notre pays. Il n'est pas sûr que l'adjoint au Défenseur des droits chargé des enfants puisse en faire autant.
Que la Suède, la Norvège, la Finlande aient un Défenseur des enfants indépendant n'a rien de surprenant. Mais il est intéressant de constater que la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Moldavie ont également fait ce choix. Dans ces pays, où la démocratie est encore fragile, l'enfant devient une priorité. Pas chez nous.
Défendre les enfants, aujourd'hui, n'est pas dans l'air du temps. C'est une idée à contre-courant et un acte militant. L'enfant n'a plus sa place dans notre pays. Il est parqué dans des TGV Family pour pouvoir faire "tout le bruit qu'il veut" sans déranger les autres passagers ou stigmatisé dans le bus par la dernière campagne de communication de la RATP : "On a beau adorer les bébés, avec les poussettes, faut pas pousser."
Marion Gillot, reporter au "Monde des ados"